« En matière de messagerie, le gouvernement monte d’un cran ses exigences »


Les étourdis et les spécialistes de la gestion du temps savent qu’il est hasardeux de cumuler les agendas, les adresses et les carnets de contacts. Le foisonnement des outils de planification est le meilleur moyen pour rater un rendez-vous important ou un message urgent. Mais l’efficacité n’est pas mère de la précaution.

Le gouvernement, qui avait déjà mené la guerre contre l’usage par ses fonctionnaires et ministres des boîtes mail grand public, comme celle de Google, et des réseaux trop « ludiques », à l’instar de TikTok, monte d’un cran ses exigences. Matignon vient de prévenir ses ministres et leur cabinet qu’ils avaient un peu plus d’une semaine – jusqu’au vendredi 8 décembre – pour abandonner leur messagerie préférée et adopter Olvid.

Formidable coup de publicité pour cette start-up française née en 2018 et qui promet la messagerie la plus sécurisée du monde. Un enjeu important, qui avait conduit certains responsables politiques, comme le président de la République, à basculer sur la russe Telegram, supposée inviolable, et d’autres sur l’américaine Signal, qui, elle aussi, se proclame inattaquable par les pirates.

Soutien de la puissance publique

Olvid propose encore plus de sécurité. Elle n’aspire pas les carnets d’adresses et n’exige aucune donnée personnelle ni nom ni mail ni téléphone. Pas de trace non plus puisque les clés de cryptage sont effacées après la conversation. La firme, fondée par deux docteurs en cryptographie, assure être prête pour le saut des ordinateurs quantiques qui, eux-mêmes, prétendent pouvoir tout décrypter.

Elle a obtenu le label de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. La recommandation gouvernementale la place parmi les futurs champions français du numérique, largement soutenus par la puissance publique, au même titre que Mistral dans l’intelligence artificielle ou Pasqal dans le quantique.

L’initiative est louable, mais il faudra veiller à ce que la sécurité impressionnante de cette messagerie ne se fasse pas au détriment de sa facilité d’emploi et de partage, poussant les utilisateurs à multiplier les moyens de communication (une messagerie par usage) et, par conséquent, à perdre du temps et à prendre des risques supplémentaires. Le ministre délégué chargé de la transition numérique, Jean-Noël Barrot, a choisi le très controversé et peu sûr réseau X pour dire tout le bien qu’il pensait d’Olvid.



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Catégorie article Politique

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